La formation en chiffres #9 : 17% des entreprises prévoient d’augmenter leur budget formation

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1717% des entreprises ont prévu d’augmenter leur budget formation en 2013 selon l’Etude Nationale de Conjoncture Opcalia 2012-2013. Elle a été menée auprès de 3 544 entreprises du 8 octobre au 9 novembre 2012 avec le cabinet Majors Consultants.

 

 


Un effort de formation qui ralentit…

Ces intentions d’investissements en formation sont les plus faibles jamais enregistrées par l’enquête Opcalia. Comparativement aux taux des années précédentes, cette baisse est toutefois très relative : 21% des entreprises avaient prévu d’augmenter leur budget formation en 2012 (versus 17% cette année), 24% en 2011.

Le solde global des variations (intentions de hausses – intensions de baisses) illustre cette moindre croissance : il n’atteint que 4% pour 2013, contre 11% en 2011 et 5% en 2012.

En cette période de crise économique, l’effort des entreprises en matière de formation est donc tendanciellement à la baisse.

 

… mais un axe stratégique qui demeure

Pour 69% des entreprises interrogées, la formation continue des collaborateurs reste néanmoins prioritaire.

Cette primauté est d’autant plus marquée que l’entreprise dispose d’un effectif important : 88% des entreprise de plus de 250 salariés considèrent la formation comme prioritaire.

Les bénéfices principaux mis en avant par les entreprises interrogées sont :

  • le développement personnel des salariés (63%) ;
  • l’employabilité des salariés (46%) ;
  • le développement des compétences des salariés (46%).


Des disparités par taille qui persistent

Selon l’effectif des entreprises, les actions de formation sont différemment mises en place :

  • 76% des actions de formation s’inscrivent dans des plans annuels pour les entreprises de plus de 250 salariés ;
  • 32% seulement des actions de formation s’inscrivent dans des plans annuels pour les entreprises de 10 à 49 salariés (privilégiant à 58% des formations ponctuelles, en fonction des besoins).


Deux résultats qui émergent particulièrement de l’étude Opcalia

Conjoncture Opcalia nous apprend que :

  1. les intentions de formation ciblent principalement des opérateurs du 1er niveau ;
  2. les intentions de formation sont mises en place dans le cadre de formations techniques liées au métier. Cette tendance semble s’inscrire dans la continuité des résultats de l’Observatoire Perspectives 2013 d’Agefos PME qui révèle que 61% des entreprises interrogées comptent investir dans des formations techniques dans les 12 prochains mois (contre 53% pour 2012).

 

Au-delà des chiffres

Cette étude, comme celles du CEREQ, met en évidence la poursuite de l’effort global de formation, mais à un rythme amoindri. Les entreprises conditionnent et adaptent donc l’ampleur de leur investissement en formation au contexte économique et à son éventuelle morosité.

Malgré notre contexte économique dégradé, la formation reste un axe prioritaire de développement des entreprises quelle que soit leur taille, petite ou grande.

Statistiquement, les PME semblent toutefois moins investir dans la formation que les grandes entreprises dont le taux de participation financière (TPF)[1] est largement plus important.

Or, ces petites structures, qui constituent l’essentiel du tissu économique français, accroissent leur recours à des formations moins coûteuses et plus opérationnelles comme les formations en situation de travail. Ce type de formation n’est pas imputable au titre du financement obligatoire, donc non pris en compte dans le calcul du TPF.

Les indicateurs globaux présentés ci-dessus sur la formation professionnelle rendent compte parfaitement d’une certaine activité pédagogique. Ils n’ont pas pour objet de refléter l’étendue des modalités de la transmission du savoir en France. La nature des formations en TPE et PME, qui privilégient les formations « sur le tas », informelles et en situation de travail, n’est par exemple pas comptabilisée. Elle n’en est pas moins essentielle.

Notre système national de comptabilisation ne permet pas non plus d’intégrer dans ces macro-indicateurs – ou seulement partiellement- les formations de type e-learning, mobile learning, social learning.


Donc, même si les tendances énoncées sont justes, il convient de ne pas s’arrêter à une lecture trop littérale des chiffres.

La transmission des compétences peut se dérouler de différentes façons et ce, majoritairement de manière informelle comme le rappelle le modèle  70-20-10, de Lombardo et Eichinger (1996) repris par Jérôme Wargnier et Charles Jennings dans leur livre blanc « 70-20-10 Explorer les nouveaux territoires d’apprentissage ».

Ce modèle part du principe que :

  • 70% des apprentissages sont effectués grâce à l’expérience directe des collaborateurs,
  • 20% des apprentissages prennent place durant les échanges et feedbacks entre eux,
  • 10% des apprentissages sont effectivement réalisés en contexte de formation formelle.

Soit près de 90% des apprentissages qui seraient purement informels ! Cela donne un autre éclairage sur la manière dont nous pouvons organiser la formation en entreprise.

Comme pour les chiffres, il convient donc d’éviter les solutions trop simplistes et de mieux contextualiser nos approches pour faire du « formel » et de « l’informel » des modalités de formation qui se complètent au lieu de s’opposer.

 

 

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Sources :

Crédit photo : © RHEXIS


[1] Dépenses de formation déductibles/masse salariale.

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