La formation en chiffres #16 : 40%

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40Seulement 40 % des petites entreprises (de 10 à 49 salariés) s’engagent dans la formation et structurent leur politique en la matière. Ce chiffre est issu de l’étude européenne Continuing Vocational Training Survey (CVTS), qui porte sur l’année 2010. Elle correspond à la quatrième question du volet français réalisée par le Cereq sur un échantillon national de 5 400 entreprises représentatives du secteur privé, et employant au moins 10 salariés.

 

 

5  catégories de petites entreprises en matière de formation

 

Parmi les petites entreprises, le Cereq distingue 5 types d’entreprises :

 

  • Type 1 : 28% sont non-formatrices. Aucun de leurs salariés n’a été formé en 2010. L’absence de besoin est la raison la plus citée pour justifier cette carence complète de formation, le coût de formation est invoqué par  40% d’entre-elles (leur TPF* est de 1,3%).
  • Type 2 : 32 % sont peu formatrices. Les formations dispensées sont majoritairement celles liées à l’adaptation au poste de travail (TPF* : 2,2%).
  • Type 3 : 28% sont engagées dans la formation continue et se caractérisent par une politique structurée en la matière (TPF* : 2,8%).
  • Type 4 : 6% intègrent totalement la formation à la politique de gestion des ressources humaines et à la stratégie de l’entreprise. La formation est pour elles un outil de gestion des carrières et des mobilités  ayant pour objectif de fidéliser et de motiver les salariés. Cette famille compte parmi ses salariés le pourcentage d’employés et d’ouvriers le plus élevé (TPF* : 3,2%).
  • Type 5 : les 6% qui forment le plus. Il s’agit majoritairement d’entreprises du secteur tertiaire, où les employés sont surreprésentés. Elles se distinguent par une communication importante autour des dispositifs de formation, la pratique courante d’entretiens individuels, un recours élevé au DIF et, fait notable, l’acceptation de formations hors temps de travail (TPF* : 3,6%).

 

 

Ces chiffres démontrent que, comptablement, les petites entreprises forment moins que les grandes. Dans une acception plus générale de la formation, les TPE ne forment pas moins mais plutôt différemment leurs collaborateurs. Elles ont principalement recours à la formation en situation de travail, plus économique et opérationnelle mais non imputable au titre du financement obligatoire.

 

Comme nous le rappelions en février dernier dans ces colonnes, la transmission des compétences peut se dérouler de différentes façons. Charles Jennings démontre bien que la transmission des savoirs est majoritairement informelle dans son modèle 70-20-10 (cf. Le chiffre du mois de février 2013) :

  • 70% des apprentissages sont effectués grâce à l’expérience directe des collaborateurs sur le lieu de travail ;
  • 20% des apprentissages prennent place durant les échanges et feedbacks entre collaborateurs ;
  • 10% des apprentissages sont effectivement réalisés en contexte de formation formelle, à rapprocher des statistiques présentées ci-dessus.

 

 

Quelques pistes pour développer le recours à la formation « comptabilisable » dans les petites entreprises peu ou pas formatrices :

 

  • accroitre l’accompagnement de ces structures parfois fragiles via le réseau des ARACT, des OPCA, des maisons des entreprises, pour mieux informer leurs dirigeants ;
  • intégrer ces petites entreprises à des réseaux qui favorisent  l’échange entre pairs, pouvant aboutir à la mise en place de formations inter-entreprises ciblées pour un ROI souvent très satisfaisant, côté entreprise comme côté apprenant ;
  • mettre à disposition des salariés des documentations (online ou offline) sur les dispositifs existants toujours en lien avec les objectifs stratégiques de l’entreprise.

 

La formation dite informelle ou sur le tas est certes privilégiée dans le cadre de ces petites structures mais leurs salariés doivent eux aussi pouvoir accéder plus facilement à tous types de  formations. C’est notamment dans cette optique qu’a été souhaité le projet de loi sur la formation professionnelle, qui vient d’être validé en Conseil des ministres le 22 janvier dernier. Il prévoit :

  • la mise en place du compte personnel de formation et d’un conseil en évolution professionnelle,
  • le renforcement des observatoires des métiers,
  • l’obligation d’entretien professionnel sur la formation tous les 2 ans maximum dans toutes les entreprises.

Cette modification de la législation  va-t-elle vraiment favoriser le développement de la formation « formelle » dans les TPE-PME françaises ?

 

Source : petites entreprises et formation continue, Bref du Cereq, mai 2013

 

(*) Taux de participation financière (TPF) : dépenses de formation déductibles/masse salariale. C’est l’un des indicateurs produits par le Cereq grâce à l’exploitation des déclarations fiscales des employeurs en matière de formation.

 

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Crédit photo : © RHEXIS

 

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