La formation en chiffres #31 : 66 % des entreprises formatrices évaluent à chaud

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66 % des entreprises formatrices évaluent la satisfaction des stagiaires à l’issue des formations selon l’étude « L’évaluation des formations par les entreprises et les salariés » du Céreq publiée au mois de mai 2015. En se basant sur les enquêtes CVTS (Continuing Vocational Training Survey), pilotées en France par le Céreq en concertation avec la Dares, l’étude réalisée par Delphine Beraud permet d’approcher la manière dont les entreprises (à partir de 10 salariés) perçoivent la formation et de montrer notamment comment ont évolué les pratiques d’évaluation entre 2005 et 2010.

 

Mis à jour le 17 janvier 2023

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Les pratiques d’évaluation de la satisfaction des salariés formés progressent

Entre 2005 et 2010, le nombre des entreprises (à partir de 10 salariés) qui forment au moins un de leurs collaborateurs est relativement stable : 76 % en 2010 contre 74 % en 2005. Les pratiques d’évaluation de la satisfaction des salariés formés progressent par contre fortement au sein des entreprises formatrices. En 2005, seulement 46 % déclaraient mesurer la satisfaction des stagiaires à l’issue de la formation contre désormais 66 % en 2010. Les pratiques d’évaluation via un questionnaire rempli à chaud à l’issue de la formation, restent les plus répandues dans les entreprises devant trois autres formes d’évaluation, celle de l’acquisition des compétences (chez 47 % des entreprises formatrices en 2010), celle de la performance des salariés (44 %) et celle de la performance économique (21 %).

 

Les petites entreprises participent activement à cette progression

Ce sont toujours les grandes entreprises (à partir de 500 salariés) qui se placent en tête des pratiques d’évaluation de la satisfaction des formés avec 90 % d’entre elles qui ont systématisé le dispositif en 2010. Elles étaient 78 % en 2005, soit une augmentation de 12 points. Ce sont par contre les entreprises de petite taille (de 10 à 49 salariés) qui connaissent la plus forte progression : 65 % d’entre elles évaluent désormais la satisfaction en 2010 contre seulement 43 % en 2005, soit une progression de 22 points.

Si la probabilité d’observer des pratiques d’évaluation de la satisfaction augmente avec la taille de l’entreprise, l’écart entre les entreprises de taille différente est nettement moins marqué en 2010 qu’en 2005. L’étude relève par ailleurs d’autres caractéristiques, outre la taille des entreprises, qui sont corrélées aux dispositifs de mesure de la satisfaction des formés, notamment :

  • l’utilisation de dispositifs de GRH : entretiens individuels pour estimer les besoins en formation, présence d’un service qui y est destiné, élaboration d’un plan…
  • l’utilisation de dispositifs de gestion de la production : présence de normes qualité, planification des objectifs économiques…
  • un taux d’accès élevé à la formation (sauf pour les entreprises qui ont un niveau élevé de dépense pour cette fonction).

Les données présentées dans l’étude démontrent un lien certain entre la mesure de la satisfaction des formés et l’existence de dispositifs de gestion. Ces pratiques s’inscrivent dans un mouvement de production de normes, initié par les entreprises ou les organismes de formation, et se matérialisent pour les services ressources humaines par la diffusion des outils de GRH.

Rappelons que la norme Qualiopi prévoit d’ores et déjà, pour les organismes de formation, « le recueil et la prise en compte des appréciations et des réclamations formulées par les parties prenantes aux prestations délivrées », qui incluent les stagiaires (c’est le critère n°7).

 

Et depuis ?

Depuis la parution de l’étude du Céreq, peu d’enquêtes ont été réalisées sur la question en France. Une exception : le baromètre Fefaur/Talentsoft, mais sa deuxième et dernière édition (à cette date) est parue en 2017. Selon celle-ci, l’évaluation à chaud était pratiquée par 80 à 90% des entreprises formatrices. Il y aurait donc eu progrès sensible depuis 2010 (même si les méthodologies sont différentes).

Dans la 3e édition (2021) de son ouvrage sur l’évaluation de la formation, Jonathan Pottiez rapporte les résultats d’enquêtes américaines qui donnent, pour 2019, le chiffre de 83% d’entreprises réalisant ce premier niveau d’évaluation. L’intérêt de ces chiffres repose surtout sur l’augmentation de la pratique des 3 autres niveaux : il semble bien qu’une culture de l’évaluation se mettait en place à la veille de la crise sanitaire. Qu’en a-t-il été depuis ? Les études manquent encore à ce sujet.

 

Pour les responsables formation et les responsables ressources humaines, l’enjeu est d’être à l’initiative des démarches d’évaluation plutôt que de se satisfaire d’un recueil des appréciations géré par l’organisme. C’est en établissant des indicateurs d’évaluation dès la conception des projets de formation et en amont des sessions, qu’est possible la mesure de l’efficacité et de l’impact des dispositifs de formation. C’est un sujet d’échange stratégique à aborder avec les organismes pressentis.

 

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