La formation en chiffres #34 : – 3 %

0

C’est la baisse prévue pour 2015 pour le chiffre d’affaires de la formation professionnelle, d’après la 18e enquête annuelle de la FFP. En outre, les marges se dégradent pour 45% des organismes de formation interrogés (42% en 2014). La faute à la réforme ? Les organismes n’en ont pas moins commencé à en intégrer les grandes orientations, et font des projets pour l’avenir, malgré leurs inquiétudes. Principaux retours de l’enquête.

 

La Fédération de la Formation Professionnelle regroupe près de 500 organismes de formation (le secteur comptant 60 à 70 000 organismes, mais la plupart sont de toutes petites structures). Les adhérents de la FFP ont formé 3,2 millions de personnes en 2014, pour un chiffre d’affaires de 1,7 milliard. L’observatoire économique de la FFP est une enquête réalisée annuellement depuis 1997 auprès des membres de la fédération. 190 formateurs ont répondu cette année.

 

Des résultats économiques en recul…

Après une année 2014 stable, le chiffre d’affaire des organismes interrogés devrait reculer de 3% en 2015. Pour 45% d’entre eux, les marges devraient baisser, contre 42% en 2014 et 41% en 2013. Plus significatif encore, la proportion des organismes dont les marges s’améliorent a chuté de plus de moitié, de 35% à seulement 16%.

ChiffreduMois_décembre2105_RHEXIS_1

Pour expliquer ce climat morose, l’enquête nous oriente vers « la mise en œuvre de la réforme », jugée négativement par 78% des personnes interrogées. Ils sont moins de la moitié à considérer les grandes orientations de la loi comme des opportunités : 42% en voient une dans « l’ouverture à la formation ouverte et à distance », mais autour de 30% seulement pour le CPF et l’entretien professionnel.

Le marché leur apparaît très concurrentiel (pour 78%) et les clients quasiment tous préoccupés avant tout d’optimiser leur budget formation (97%, 10 points de plus qu’en 2014).

 

… mais des organismes de formation combatifs

Les opérateurs de formation ne masquent pas leur inquiétude. 9 sur dix craignent la pression sur les prix et la baisse des financements publics, entre 75 et 85% sont pessimistes sur l’évolution du rôle des Opca, sur le financement du plan de formation et de la professionnalisation. Malgré tout, 43% restent optimistes pour l’avenir de leur entreprise. Si un tiers des organismes prévoit une stabilisation du chiffre d’affaires en 2016 (comme l’année dernière), 40% anticipent une hausse (contre, il est vrai, 44% l’année dernière).

Surtout, selon les résultats de l’enquête, les formateurs ne restent pas les mains dans les poches, loin de là. 4 sur 5 déclarent qu’ils vont devoir adapter leur politique commerciale et leur offre de formation suite à la réforme. Près des trois quarts ont misé sur leur capital humain en 2014, en étoffant notamment leurs équipes commerciales, R&D et marketing ; et les 4/5e envisagent de faire de même en 2016. La quasi-totalité envisage de s’étendre géographiquement l’année prochaine, et donc de conquérir de nouveaux marchés.

ChiffreduMois_décembre2105_RHEXIS_2

 

Les organismes de formation semblent aussi bien préparés pour faire face aux exigences du décret qualité. Plus des trois quarts d’entre eux détiennent déjà une qualification, une certification ou un label qualité ; et les trois quarts du quart restant sont engagés dans une démarche qualité.

Enfin, les formateurs sont plutôt adaptés à la nouvelle orientation qualifiante voulue pour la formation professionnelle par les promoteurs de la réforme : près des deux tiers proposent des formations certifiantes ou diplômantes.

 

Comme anticipé, la réforme se traduit donc, la première année, par une contraction de l’activité de formation. Les acteurs, des entreprises aux Opca, attendent que les nouveaux dispositifs se mettent en place. C’est un phénomène souvent évoqué par les acteurs de marché de la formation au moment des réformes, même si sa véracité n’est pas facile à mesurer. De fait, après la réforme de 2009, votée en fin d’année et entrée en vigueur progressivement, on a pu noter un tassement de la participation des entreprises de 10 salariés et plus (de 2,75% de la masse salariale en 2009 à 2,73% en 2010 et 2011, puis 2,72% en 2012). Mais il est plus difficile d’évaluer le rôle de la réforme dans cette évolution, qui intervient en période de crise. La lente montée en puissance du CPF, en tout cas, rappelle un peu celle du DIF après la réforme de 2004. En attendant, le dynamisme et le sens de l’initiative dont font preuve les organismes de formation, misant sur la R&D, le « blended », le distanciel, la personnalisation, font incontestablement partie des raisons d’être optimistes. Rendez-vous dans un an pour un nouveau point sur la situation des organismes de formation !

 

Source :

 

Si vous souhaitez vous inscrire à la newsletter mensuelle du blog MANAGEMENT DE LA FORMATION : rendez-vous ici.

Découvrez le nouveau site RHEXIS, l’externalisation au service de la gestion de votre formation.

Retrouvez les articles sur le même thème qui peuvent vous intéresser :

Laissez un commentaire