12 vidéos autour de la réforme de la formation professionnelle

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Le feuilleton de la réforme de la formation professionnelle s’est poursuivi tout l’hiver, et devrait trouver sa conclusion au printemps 2018, si le calendrier est respecté. Tout au long de cette période de négociations, les acteurs de la formation professionnelle ont pris position, avancé des propositions, des analyses. Ces 12 vidéos résument un hiver mouvementé, ou proposent des éclairages différents.

 

Le diagnostic : un problème de compétences

Pour Jean Pisany-Ferry, il y a un problème important de compétences et de formation professionnelle en France. Trop d’offreurs, pas de transparence, trop de rentes. C’est un problème pour l’emploi, mais aussi pour la compétitivité des entreprises.

Pierre Moscovici partage ce diagnostic, et souligne qu’avec la reprise, on rencontre déjà d’importantes pénuries de compétences. Pour lui, la réforme de la formation professionnelle est « la mère, la clé de toutes les réformes ».

 

Une négociation mouvementée

En janvier, la négociation a bien failli échouer, lorsque le Medef et la CPME ont quitté la table pour exiger, pour les branches, le pilotage de l’apprentissage face aux régions. Ici, Hervé Morin, président de la région Normandie, estime que les branches doivent s’occuper de la formation professionnelle dans l’entreprise, tandis que les régions doivent piloter la formation des demandeurs d’emploi. L’accord des partenaires sociaux ne retient pas cette piste.

 

Pendant la négociation, fin janvier, Centre Inffo tenait son université d’hiver à Biarritz. Ici, l’intervention de Muriel Pénicaud. Pour elle, l’enjeu de la réforme de l’apprentissage est que les entreprises et les jeunes aient réellement le choix. La rénovation des diplômes doit se faire de façon plus réactive.

 

Pendant ce temps, sur CNews, le 2 février, en plein cœur des discussions entre partenaires sociaux, présente la réforme comme un projet exclusivement gouvernementale, reprenant les grandes lignes du document d’orientation. La négociation n’est même pas mentionnée…

 

L’accord : les réactions à chaud

(Jusqu’à 9’30) Au matin même du dernier jour de négociation, alors que le texte est enfin stabilisé, la ministre du Travail Muriel Pénicaud commente en direct l’accord. Elle estime qu’il représente un vrai progrès sur certains points, avec notamment le renforcement du CPF. Mais pour elle, le problème de la trop grande complexité du système n’est pas traité : le « big bang » attendu n’est pas là. Il faut passer du droit formel au droit effectif. Le calendrier ayant été respecté, il sera possible de présenter comme prévu un projet de loi au printemps, comprenant formation professionnelle, apprentissage et assurance chômage. Les orientations gouvernementales sur le premier sujet, qui devaient être annoncées le mardi 27 février, seront connues plus tard.

On note que Muriel Pénicaud connaît bien ses dossiers, et ne parle pas des fameux 32 milliards, qui ne correspondent plus à rien… Elle parle bien de 13 milliards de financements issus des entreprises, dont 8 milliards mutualisés.

 

La CFDT signe l’accord, générateur selon elle de nouveaux droits pour les salariés.

 

Pour Christian Ménanteau, sur RTL (vidéo consultable sur cette page), l’accord ne traite pas vraiment la question, qui n’est pas la quantité mais la qualité. La réforme proposée dépoussière mais ne redynamise pas. Malgré le renforcement du Compte personnel de formation et le financement du Conseil en évolution professionnelle, l’Etat risque de ne pas s’y retrouver.

 

Autour de la réforme


Philippe Debruyne, président du Copanef, présente une étude conduite sur l’entretien professionnel. Il rappelle que celui-ci avait été prévu par l’accord national interprofessionnel de 2003, mais non repris dans la loi à l’époque. C’est donc la réforme de 2014 qui l’avait rendu obligatoire. L’étude révèle que l’entretien professionnel influe significativement sur les parcours, en accroissant de 18% la connaissance des droits, et en réduisant les inégalités. Il augmente l’envie de se former de plus de 10 points. Il faudrait donc le faire davantage connaître et appliquer.

 

Pour Philippe Gattet, de Xerfi Canal, la réforme de 2018 sera moins structurante pour le marché de la formation professionnelle que celle de 2014, qui substituait une logique d’investissement à celle d’obligation. Le changement viendra surtout des mutations de l’environnement technique et économique, en permettant notamment aux formateurs individuels de créer des plateformes en ligne pour faire face aux gros acteurs. Ceux-ci manquent de capitaux pour investir, ce qui devrait les conduire à rechercher des partenaires financiers à l’étranger.


Philippe Guillouzic, créateur de SkillAdvisor, revient sur BFM Business sur l’échec de sa start-up, qui se présentait comme le « tripadvispor de la formation professionnelle ». Selon lui, l’ambition de rapprocher organismes de formation et citoyens demandeurs pour générer de la transparence sur le marché de la formation s’est heurtée à la trop grande complexité du système. Il compte sur le gouvernement pour mener une réforme plus ambitieuse et « ubériser » la formation. L’enjeu est de faire passer la labellisation qualité par le client et non plus seulement par le process.

 

Et ailleurs ?

LCI consacre un reportage au modèle suédois de formation professionnelle. Les Suédois bénéficient tous d’un droit réel à la formation, géré par un organisme national unique. Résultat : 66% des Suédois en âge de travailler suivent une formation, soit deux fois plus qu’en France ; et le chômage est passé sous les 7%.

 

Crédit illustration : fotolialightgirl

 

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