52% des responsables RH priorisent le CPF

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Le paysage institutionnel de la formation professionnelle, qui connaît actuellement sa 4e réforme en 15 ans, est en train de se transformer en profondeur. Topformation s’est penché sur le ressenti des responsables RH et formation vis-à-vis de ces mutations, ainsi que sur leurs pratiques de dépenses et d’achat. En tête de leurs priorités : bâtir une politique sur le CPF, à l’heure où celui-ci échappe à l’influence de l’entreprise.

 

Les priorités des responsables formation après la réforme

Pour le responsable RH et formation, la réforme de 2018 a un impact au moins aussi important que celle de 2014, qui mettait fin à la « 2483 ». Redéfinition de l’action de formation, nouveaux interlocuteurs (Opco), transformation de l’apprentissage et des principaux outils de la formation professionnelle (CPF, CIF, période de professionnalisation), fin de la mutualisation des fonds pour les 50-299 salariés, refonte des obligations en matière d’entretien professionnel… Le baromètre 2019 de la formation professionnelle, réalisé par Topformation auprès de 200 responsables RH et formation fin 2018 et début 2019.

En savoir plus sur l’impact de la réforme

Il en ressort qu’après la loi « Avenir professionnel », les RF affichent trois priorités, presque à égalité.

 

Récupérer le CPF

Première priorité : bâtir une politique CPF, pour 52% d’entre eux, c’est-à-dire prendre acte de la transformation du compte personnel de formation, désormais monétisé et désintermédié. En principe, à partir de fin 2019, les salariés n’auront plus besoin de passer par l’Opca (ou aujourd’hui l’Opco) pour mobiliser leur compte personnel de formation, désormais libellé en euros. Pour convaincre le salarié de puiser dans son CPF pour financer une formation qui intéresse l’entreprise, il faudra donc le convaincre, notamment en lui proposant des abondements. Les responsables RH et formation en ont manifestement conscience, et n’ont pas l’intention de laisser s’échapper cette ressource.

 

Miser sur la formation interne

Deuxième priorité, affichée par 51% des responsables interrogés : développer la formation interne, ce qui témoigne d’une volonté de réduire les budgets, en partie sans doute pour répondre à la fin des financements mutualisés pour les entreprises de plus de 50 salariés.

 

Simplifier la gestion administrative

Enfin, pour 50% de l’échantillon, la priorité est de simplifier la gestion administrative. Des éléments de la réforme vont dans ce sens. Par exemple, la gestion du CPF ne requerra plus de calculs complexes confiés à l’Opca, à base de coût horaire pris en charge ou non ; pour ce qui est des formations, les complexes listes d’éligibilité cèdent la place à un critère beaucoup plus simple (l’inscription au RNCP). Le respect de l’obligation de formation dans le cadre de l’entretien professionnel sera plus facile à suivre : chaque salarié doit recevoir au moins une formation non obligatoire tous les 6 ans (au lieu du respect de deux critères dans une liste de trois…).

Mais la simplification peut également passer par le recours à des formations, à des consultants, ou à l’externalisation de la gestion. 72% des acheteurs de formation continuent à juger la charge administrative importante, voire très importante. Et près de la moitié d’entre eux ne sont pas équipés d’un logiciel de gestion de la formation.

En savoir plus sur l’externalisation de la gestion de la formation

 

Les autres priorités

Le développement de la formation en situation de travail et de la formation à distance vient ensuite (38% et 36% respectivement). Il relève du même souci d’efficacité budgétaire, et prend acte de l’ouverture de la définition de l’action de formation, intégrant désormais explicitement ces deux types de formats pédagogiques.

Le développement de l’apprentissage, en revanche, n’intéresse que 14% des répondants : ce volet de la réforme, qui est pourtant majeur, ne suscite pas pour le moment l’engouement des services RH.

En savoir plus sur la réforme de l’apprentissage

 

Des budgets en stabilisation

Du côté de l’évolution des achats de formation, les données de Topformation prolongent la tendance indiquée par la Fédération de la formation professionnelle (FFP) pour 2018, comme nous l’évoquions récemment : la dépense de formation des entreprises devrait se stabiliser. 52% annoncent un niveau d’achats en 2019 identique à 2018. Seules 14% des entreprises envisagent d’accroître leur investissement dans la formation des salariés.

Baromètre topformation - budget dédié à la formation

 

Comme souvent en période de réforme, l’attentisme prévaut donc. Près de 3 entreprises sur 10 pensent même réduire la voilure, peut-être en anticipant la baisse des financements mutualisés, en particulier pour les entreprises de 50 à 299 salariés. Sur ce point, les diagnostics respectifs des organismes de formation (interrogés par la FFP) et des responsables formations (baromètre Topformation) convergent.

 

Le poids des formations obligatoires

Pour ce qui est des catégories de formation privilégiées par les entreprises, les formations obligatoires arrivent en tête. Ce résultat est  avec la volonté de contenir les dépenses, mais aussi avec celle d’assurer la conformité avec les obligations légales en matière de formation, une priorité affichée par 61% des répondants.

Viennent ensuite les formations au socle de connaissances (type CléA), les formations au management, et les formations « métier » du domaine des ressources humaines. Les deux dernières orientations sont cohérentes, là encore, avec les données des organismes de formation recueillies par la FFP, qui identifiait management et fonctions support (dont les RH font partie) comme les contenus les plus en vue des mois à venir.

L’enquête s’intéresse également à la dépense de formation par salarié. Il en ressort une assez grande dispersion des niveaux de dépense. Seules 15% des entreprises dépassent les 1000€ par salariés. Un quart d’entre elles se concentrent entre 400 et 600€ de formation par collaborateur. Si l’on se tourne du côté des durées de formation, le « standard » qui se dégage est celui de 2 ou 3 jours de formation par an : 58% des salariés sont dans ce cas, la durée la plus fréquente s’établissant à 2 jours (36%).

Baromètre Topformation - nombre de jours de formation par salarié

L’ensemble de ces résultats pointe vers une préoccupation commune : le besoin de financement. Le principal obstacle au développement des compétences reste d’ordre interne et budgétaire : la difficulté de démontrer le ROI de la formation à la direction de l’entreprise est le premier frein identifié par les responsables formation interrogés. Le second frein, qui le suit de près, est la contrainte budgétaire. Dans un contexte de changement réglementaire permanent, l’externalisation de tout ou partie de la gestion de la formation reste un bon moyen de retrouver des marges de manœuvre et de permettre au responsable formation de se recentrer sur son cœur de métier : le développement du capital humain de l’entreprise et l’ingénierie de formation.

 

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